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Vaginisme : Pourquoi la guérison demande du temps, de la douceur et de la patience
L’hypnose en sexologie

Vaginisme : Pourquoi la guérison demande du temps, de la douceur et de la patience

Le vaginisme est un trouble sexuel féminin encore largement méconnu, bien que de nombreuses femmes en souffrent. Ce trouble se manifeste par des contractions involontaires des muscles vaginaux, rendant la pénétration difficile, voire impossible, et provoquant des douleurs et des frustrations. Il est souvent associé à des peurs, des anxiétés, et parfois à des traumas sexuels ou émotionnels.

Malheureusement, le vaginisme est parfois mal traité, avec des méthodes qui peuvent s’avérer plus traumatisantes que bénéfiques, comme l’utilisation des dilatateurs vaginaux, qui peuvent perpétuer le mythe gynécologique de la douleur. Cette approche reflète une croyance archaïque selon laquelle « la femme doit souffrir pour guérir ». Pourtant, le vaginisme est un trouble qui demande avant tout de la douceur, du temps, et de la lenteur. Cet article vise à déconstruire ces mythes et à offrir une approche plus respectueuse et bienveillante pour guérir du vaginisme.

1. Qu’est-ce que le vaginisme ?

Définition et symptômes

Le vaginisme se caractérise par des contractions involontaires des muscles du plancher pelvien, plus précisément autour de l’entrée du vagin, rendant la pénétration très douloureuse ou impossible. Ces contractions peuvent se déclencher en réponse à une tentative de pénétration (pénis, doigts, jouet sexuel, tampon) ou même lors d’un examen médical gynécologique. Pour certaines femmes, il peut même être difficile d’envisager l’idée de la pénétration sans ressentir de l’angoisse ou une douleur anticipée.

Types de vaginisme

  • Vaginisme primaire : Ce type de vaginisme est présent depuis les premiers rapports sexuels ou tentatives de pénétration. Les femmes qui souffrent de vaginisme primaire n’ont jamais pu avoir de pénétration sans douleur. Ce type est souvent lié à une éducation stricte, des croyances religieuses, ou un manque d’éducation sexuelle.
  • Vaginisme secondaire : Ce type survient après une période de vie sexuelle « normale », sans douleur. Il peut être causé par un événement traumatique (comme un abus sexuel), une inflammation ou une chirurgie gynécologique. Le vaginisme secondaire peut également apparaître à la suite de changements hormonaux, comme ceux qui se produisent après la ménopause.

Causes psychologiques et physiques du vaginisme

Le vaginisme est un trouble complexe qui trouve ses causes aussi bien dans les facteurs psychologiques que dans les facteurs physiques. Voici les principaux éléments déclencheurs :

  • Causes psychologiques :
    • Traumas sexuels : Les abus ou agressions peuvent créer une profonde peur de la sexualité, entraînant des contractions involontaires du vagin pour « protéger » le corps.
    • Anxiété de performance : Certaines femmes peuvent ressentir une forte pression pour bien « performer » lors de rapports sexuels, ce qui augmente l’anxiété et déclenche les contractions.
    • Peurs inconscientes : Des croyances erronées sur le sexe (comme l’idée que la première fois doit être douloureuse) peuvent contribuer au développement du vaginisme.
  • Causes physiques :
    • Traumatismes gynécologiques : Après une opération, un accouchement difficile ou une infection chronique, le vagin peut devenir hypersensible.
    • Dysfonctionnements du plancher pelvien : Les muscles du plancher pelvien peuvent être trop tendus, entraînant une douleur constante ou une gêne lors de la pénétration.
    • Changements hormonaux : Après la ménopause, une diminution des œstrogènes peut entraîner un assèchement vaginal, ce qui peut rendre la pénétration inconfortable et favoriser le vaginisme secondaire.

2. Les mythes autour des traitements du vaginisme

Le mythe de la douleur nécessaire

L’un des plus grands obstacles à la guérison du vaginisme est l’idée reçue selon laquelle il faut « forcer » le corps à accepter la pénétration pour guérir. Ce mythe de la douleur nécessaire est encore renforcé par l’utilisation courante des dilatateurs vaginaux. Ces dispositifs, utilisés pour « entraîner » le vagin à se dilater progressivement, sont souvent prescrits comme solution première. Pourtant, pour beaucoup de femmes, cette méthode peut être traumatisante, et renforcer le sentiment d’échec ou de douleur.

Pourquoi les dilatateurs peuvent être problématiques

Bien que les dilatateurs puissent fonctionner dans certains cas, ils sont souvent mal compris et mal utilisés. L’idée de devoir insérer un objet rigide dans un corps déjà tendu peut générer une angoisse intense. Si la femme se sent forcée ou sous pression, cette méthode peut renforcer les contractions musculaires involontaires et exacerber la peur de la pénétration.

Les dilatateurs peuvent également renforcer l’idée que la sexualité féminine doit passer par la douleur, prolongeant ainsi une croyance archaïque et non fondée. La guérison du vaginisme ne devrait jamais être associée à la contrainte ni à la souffrance.

Le message erroné : « La femme doit souffrir pour guérir »

Cette idée que « la femme doit souffrir pour guérir » est profondément ancrée dans les soins médicaux traditionnels, notamment en gynécologie. Des générations de femmes ont intériorisé cette notion que la douleur est une partie inévitable de la sexualité féminine, que ce soit lors des règles, de l’accouchement, ou dans la guérison du vaginisme. Pourtant, la guérison par la douleur n’est pas une fatalité. Au contraire, cela peut être contre-productif, renforçant la peur et rendant le processus de guérison plus difficile.

3. Le vaginisme demande du temps, de la douceur et de la patience

Prendre son temps pour guérir

Le vaginisme ne se guérit pas en un jour, ni en une seule séance thérapeutique. Il est crucial de comprendre que la guérison de ce trouble est un processus lent qui demande du temps et de la patience. Forcer ou précipiter les étapes peut provoquer un retour en arrière ou aggraver la situation. Il est donc primordial de respecter son rythme personnel et de célébrer chaque petite avancée.

La douceur comme clé de la guérison

La douceur est essentielle dans le processus de guérison du vaginisme. Que ce soit dans l’exploration de son corps ou dans les interactions sexuelles, il est important de s’écouter et de respecter ses limites. La guérison passe par un dialogue constant avec soi-même et une approche bienveillante de son corps. Tout acte forcé ou douloureux peut renforcer la peur de la pénétration et créer des blocages supplémentaires.

L’importance de la lenteur

Dans le traitement du vaginisme, la lenteur est un outil puissant. Il ne s’agit pas de se précipiter pour arriver à un résultat, mais de prendre le temps nécessaire pour reconstruire une relation positive avec son corps et avec la sexualité. Chaque étape doit être franchie avec douceur, sans pression. Cela permet de transformer l’expérience de la sexualité en un moment de connexion et de plaisir, plutôt qu’en un défi à surmonter.

4. Des méthodes alternatives pour surmonter le vaginisme

L’approche psychologique

Le vaginisme a souvent des causes émotionnelles et psychologiques profondes. La thérapie est donc une approche essentielle pour comprendre et traiter les origines de ce trouble. Un thérapeute spécialisé en sexologie ou en thérapie comportementale peut aider à identifier les croyances limitantes, les peurs ou les traumas qui déclenchent le vaginisme. La thérapie permet également de travailler sur l’anxiété de performance et sur la réconciliation avec sa sexualité.

La rééducation par le plaisir

Plutôt que de se focaliser uniquement sur la pénétration, il est bénéfique de se réapproprier son corps à travers des pratiques de plaisir doux. Des exercices de relaxation, de masturbation sans pression ou des caresses légères permettent de rétablir la relation au corps en douceur. L’idée est de se reconnecter au plaisir et à la sensualité sans objectif de pénétration. Cette approche peut contribuer à diminuer les peurs associées à la sexualité.

L’hypnose érotique

L’hypnose érotique est une technique puissante pour traiter le vaginisme en travaillant directement avec l’inconscient. En guidant la patiente vers un état de relaxation profonde, l’hypnose permet de relâcher les tensions du plancher pelvien et de réduire l’anxiété autour de la sexualité. Cette approche aide à reprogrammer les schémas de pensées négatifs et à remplacer les peurs par des expériences positives. De plus, l’hypnose érotique encourage une réappropriation du plaisir et une connexion plus fluide avec son corps.

5. Le rôle du partenaire dans le processus de guérison

Créer un environnement sécurisant

Le partenaire joue un rôle clé dans le processus de guérison du vaginisme. Il est essentiel qu’il ou elle offre un environnement émotionnel sécurisé où la patiente peut se sentir libre d’exprimer ses doutes, ses craintes et ses limites. Le soutien, l’écoute, et l’absence de jugement sont indispensables pour établir un climat de confiance propice à la guérison.

Encourager la communication

La communication est cruciale dans une relation où le vaginisme est présent. Parler ouvertement des sentiments et des attentes permet de réduire la pression autour de la sexualité. Il est important que le partenaire comprenne la situation et soit patient tout au long du processus de guérison.

Prendre le temps pour chaque étape

Il est important que le partenaire accepte que la guérison du vaginisme soit un processus lent. Il ne doit pas y avoir de pression pour atteindre la pénétration ou pour se conformer à une norme sexuelle. Chaque étape de guérison est unique et doit être respectée pour que la patiente puisse se réapproprier son corps à son propre rythme.

6. Ressources et pratiques complémentaires

Pratiques de relaxation

En complément des traitements traditionnels ou alternatifs, des exercices de relaxation et de respiration profondepeuvent aider à détendre les muscles du plancher pelvien. Des techniques comme la méditation ou le yoga peuvent être très bénéfiques pour apaiser l’anxiété et favoriser une meilleure connexion entre le corps et l’esprit.

Groupes de soutien et communautés en ligne

Rejoindre des groupes de soutien ou des communautés en ligne dédiées au vaginisme peut être un excellent moyen de partager des expériences et de recevoir des conseils. Savoir que d’autres femmes traversent les mêmes difficultés permet de briser l’isolement et de normaliser les discussions autour du vaginisme.

Conclusion

Le vaginisme est un trouble complexe, mais il est essentiel de comprendre que la douleur ne doit jamais être une partie obligatoire du traitement. Les méthodes brutales, comme les dilatateurs, perpétuent des croyances erronées et peuvent aggraver les peurs associées à la sexualité. Au contraire, la guérison du vaginisme doit passer par la douceur, le respect du corps, et une approche progressive qui privilégie la patience et la bienveillance.

Prendre le temps de se reconnecter à son corps, travailler sur ses peurs, et adopter des méthodes douces comme l’hypnose érotique ou la rééducation par le plaisir, peut permettre de surmonter le vaginisme sans souffrance inutile. L’essentiel est de cultiver un lien de confiance avec soi-même et son partenaire, afin de retrouver une sexualité épanouie et sereine, libérée des mythes et des pressions.